La Liberté, Fribourg, 8 mai 2021
Un avis inattendu sur la Russie (1)
Félicitations à Pascal Bertschy et à La Liberté pour le Mot de la fin sur la Russie paru le 28 avril. C’était un point de vue inattendu, je dirais même une belle surprise. On ne sait pas ce qui s’est passé pour que la presse suisse ose toucher ce sujet proscrit. Quoi qu’il en soit, ce texte montre qu’il y a quand même des gens ici qui se rendent compte du regard injuste vis-à-vis du plus vaste pays du monde. En même temps, il confirme bel et bien l’existence de cette attitude rogue et hostile.
Pour une petite référence historique, Olivier Meuwly, historien et écrivain vaudois d’origine fribourgeoise, souligne le rôle décisif de l’Empire russe sur l’obtention par la Suisse du statut de neutralité. Mais où disparaît cette fameuse neutralité quand il s’agit de la Russie? Là-dessus, malheureusement, la Suisse fait partie de l’Occident soudé, chantant dans le même chœur. Pour paraphraser le dicton latin connu De mortuis aut bene, aut nihil, on peut dire des Russes, c’est mal ou rien. Ils n’ont pas droit aux jugements objectifs. On déverse sur eux un torrent d’accusations, mais on dédaigne de démontrer leur prétendue faute. Pourquoi le ferait-on? Lorsque l’utilisation du terme «secret» permet trop souvent de tout expliquer… et tout cacher!
Quant aux questions épineuses de la vie intérieure suisse, nous les discutons et les examinons sous toutes les coutures. Nous avons la possibilité d’avoir des opinions différentes sur tel ou tel sujet. Souvent deux articles publiés côte à côte exposant deux points de vue opposés. Et c’est très bien ainsi. Pourquoi alors ces nobles principes du journalisme ne sont-ils pas appliqués à la problématique russe?
Karine Perroud
(1) Titre de la Rédaction.
[Russe]